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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 00:25

Nous démarrons notre exploration à 10h30 au parking de Font d’Urle. Le temps est magnifique ! Nous voila parti pour une grosse journée d’exploration. Nous arrivons dans la rivière d’Or en moins d’une heure vingt.  Le temps de nous préparer, de se faire chauffer une bonne petite soupe Royco à la tomate (merci Céd), de fignoler nos charges plongées composées de 30 m de corde, du perforateur et du matos de topographie. Nous nous immergeons dans le siphon vers 12h30,. Je fait le sert fil de la palanquée. Je suis équipé de deux bouteilles de 2.5 litres acheminées par les collègues, Olivier G. et Raphaël L. (que je remercie encore au passage) deux jours auparavant. La vision devant moi est comment dirais-je …! Celle d’un brouillard opaque de couleur marron clair à la lueur de mon éclairage. Je ne distingue même pas le fil d’Ariane, ni mes mains … Je tiens fermement cette ligne de vie à deux mains pour anticiper une rupture de celle-ci en aval, car si je perd ce guide, je vois mal comment m’orienter dans cette mélasse. La plongée se passe bien et 5 mn plus tard, nous quittons nos équipements de spéléonaute pour celui de spéléo. J’ai emporté avec moi ma caméra Go-pro et deux lampes Dragonsub de 900 lumens chacune, histoire de réaliser quelques images pour les copains.

vlcsnap-2013-08-25-22h47m58s254.pngpost siphon photo: D. Bianzani

Nous empruntons au fractionnement du P17 le cheminement par les bombés de calcites histoire d’éviter les dernières cascades du puits. Nous reprenons ensuite la direction de l’amont supérieur exploré au mois de mars dernier.

 

En moins de trente minutes nous arrivons au passage de la lucarne pour tomber dans les belles galeries, puis le passage mythique des voûtes mouillantes, découvert par Manu et François. Quatre voûtes avec une revanche au plus haut de 5 cm dans de la boue liquide, il y a ambiance… Derrière nous remontons une pente de glaise puis une étroiture en chicane à 45° agrandi dans l’argile  avec un courant d’air à décoiffer un c..u. Les volumes reprennent de l’ampleur pour déboucher sur le P14 des « Corones des Toros »  l’escalade à été réalisée sur de la 6 mm avec deux points d’assurance, il est fort ce Manu !! Là on se réparti les taches. Cédric monte le puits pour le réquiper, tandis que Manu et moi attaquons la topographie. Arrivé en haut le courant d’air est toujours présent. Deux hypothèses :

vlcsnap-2013-08-25-22h47m18s73.pngpost siphon photo : D. Bianzani

- soit il arrive du siphon désamorcé qui à bloqué les collègues la semaine dernière où il arrive du P18 m à descendre ! Nous continuons nos visées dans la petite galerie qui nous conduit sur la suite logique du réseau (présence de courant d’air). Céd est parti devant faire une reconnaissance, nous entendons un cri strident venant de devant, que se passe t-il ? Nous ne comprenons pas ce qu’il veut nous dire notre Clarounais national, il revient vers nous en nous indiquant que le siphon est vide de chez vide avec un courant  d’air aspirant à te geler les cacahouètes… Effectivement, ce siphon de sable en forme de laminoir est sec. Nous installons une corde au cas ou il se retrouve amorçé pour passer en plongée ou en apnée. La première solution pour franchir cet obstacle serais la plus raisonnable au vue du profil elliptique de 50 cm de haut et 90 cm de large sur une longueur noyée qui doit avoisiner les 10m. Derrière, nous débouchons dans une galerie énorme, 10m x 10m. Le collecteur fossile ça y est, on y est ! Dans le réseau sur la gauche en haut d’un ressaut de calcite à environ 6m, nous observons l’amont de la galerie, nous continuons à droite vers l’aval plein nord. Le sol est composé de dunes de sable avec un petit actif qui alimente notre siphon,  après rien que du fossile, nous laissons des départs à droite et à gauche pour rester sur le gros. Le plafond du conduit s’abaisse, merde on va s’arrêter là ? Je distingue au loin de l’eau. Non pas un siphon ! Pas maintenant ! Que ni-ni, une vasque d’eau que nous nommerons « la baignoire des plongeurs » après une vingtaine de mètres de galerie au proportion honorable 7 m de large et 2 m de haut une étroiture celle du collecteur 1m de large par 80 cm de haut, après que du gros du gros, du gros 10 x10m. Le sol est tapissé de rippel marks sur le sable, les visées s’enchaînent sur le carnet topo au fur et à mesure de la progression. Des cris, des chants retentissent dans ces volumes  incroyables ! Nous sommes heureux de vivre et partager ce bon moment avec un regret que les copains ne soit pas là (François, Laurent, Tristan, Bab…), retenus pour différentes obligations. Nous découvrons 4 salles dont certaines énormes (60 m de large et 30 m de haut) dont certaines avec des chaos de blocs nous faisant penser à la grotte de Bournillon. Nous trimbalons 50 m de cordes, 20 amarrages, un perfo pour rien, tans pis c’est le jeu ma pauvre Lucette ont ne va pas s’en plaindre, sauf un bout de nouille est exploité pour un passage en dé-escalade, histoire de sécuriser les lieux parce qu’ont est loin de l’entrée et comme dirait Ménil il ne faut pas se faire mal.

 

Il est 19h30 nous faisons une pause casse croûte, histoire de faire le plein d’énergie, cela fait 4h30 que nous avançons au rythme des points topographiques. Nous échangeons sur nos représentations de la distance parcourue : Manu dit 1600m, Céd 1300 m je pense moi à 1400m, nous reprenons la route et butons vingt mètres plus loin sur une trémie aussi "ENORME" que le reste du réseau, mais avec un courant d’air toujours aussi présent. Manu et Céd tels des taupes fouillent les lieux, il n’y a rien à faire sans matos de désobstruction ça fera pas,  d’ailleurs il est temps de rentrer, il nous fallais bien un obstacle pour faire demi-tour.

 

Le retour ce fait sans embûche, avec la prise de vue de quelques images du réseau histoire de ramener un témoignage de cette découverte majeure.

 

Il est 23h30 quand nous arrivons au local matos derrière le S1. Le temps de se déséquiper et de se réchauffer avec une bonne soupe chinoise, nous ressortons de la cavité à 3h00 du matin sous un beau ciel étoilé, la température est de 12°C , c’est que du bonheur tout nous réussi même les conditions climatiques.

 

Je remercie toutes les personnes qui se sont impliquées de prés ou de loin à l’accès du scialet Abel, pour les plongées réalisées depuis trois ans tous particulièrement cette année à Ménil, Oliver Garnier, Raphaël Ledoux, et un petit jeune qui était avec eux dont j’ai oublié le nom j’en suis désolé, qui se sont impliqués sur le portage des charges plongées. Manu Tessanne pour sa pugnacité et compétence pour toujours y croire et trouver des suites improbables c’est pour moi la plus belle première réalisée depuis que je pratique cette activité, qui restera un souvenir inoubliable partager avec des potes, en espérant que l’on trouve un accès pour faire découvrir ce réseau à tous le monde.

 

Le bilan est de 1484 m de topographie et de première.

Participants : Manu Tessane (GUCEM), Cédric Clary (ASV), David Bianzani (GECKOS)

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commentaires

F
Bonjour,<br /> <br /> à savoir que la nouvelle entrée n'a pas été calibrée encore et que le passage par celle-ci reste néanmoins pas commode !<br /> Merci aux explorateurs.<br /> @+
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B
Génial d'avoir trouvé une nouvelle entrée sa va vous facilité la suite des explos....<br /> bonne explos pour la suite
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D
Bonjour Laurence merci pour ton message effectivement les passages sont un peu sélectif mais il a été trouvée une cavité tout nouvellement arrivant directement dans le collecteur ...génial de cette<br /> façon tous le monde pourra très prochainement visiter ce beau collecteur amicalement david
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L
bravo pour cette belle première<br /> j ai quand meme l'impression que l'accès est un peu sélectif !<br /> <br /> la bise
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B
Félicitation pour cette belle découverte... une fois de plus les petites bouteilles de plongé ont encore de belle heures d'aventure devant elle...<br /> Ici aussi (en ardeche) cette été a était très fructueux en première puisque nous avons découverte la rivière souterraine du Ranc d'Avéne.... mais ces une autre histoire
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